Karen Knorr


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Karen Knorr

Echappés des paysages de l'Arcadie de Nicolas Poussin, ou bien de l'île des cythères de Watteau, des animaux se promènent dans un musée. Loups, moutons, singes et perroquets, semblent sortis des peintures classiques qui les entourent. Châteaux au luxe baroque, salles austères aux longues colonnades et cabinets de curiosité servent de cadre aux mises en scène de l'artiste.
Dans ses photographies, Karen Knorr s'interroge sur l'origine et les fondements de l'académie d'art qui a établi son autorité en se détachant peu à peu du Musée d'Histoire Naturelle. En matérialisant les représentations et les symboles de l'académie, elle en ironise la puissance et questionne les critères qui ont pu façonner le regard de ses élèves. L'artiste nous propulse hors du temps, dans le monde éthéré des idées où se dessine la frontière entre nature et culture, où se situe l'enjeu de la représentation. Ses mises en scène théâtrales sont souvent des allégories de fables artistiques. Dans le hall du musée d'Orsay, de petit singes ont remplacé les visiteurs et plongés dans une contemplation esthétique, ils semblent mimer la critique en mal de "beau", nous renvoyant avec humour à notre perception de l'oeuvre d'art. Le musée, loin du muséum d'histoire naturelle, veut dépasser la nature et prêche la vérité. Et, à l'instar du peintre grec Zeuxis qui défie le réel et reproduit des raisins si vrais qu'ils éveillent la convoitise des oiseaux, l'artiste, élevé au rang du poète, doit déployer son savoir-faire au service de l'idéalisation de la nature humaine.

L'histoire de la fille de Dibutade a inspiré la photographie de l'affiche du Printemps des musées 2003. C'est une allégorie grecque sur les origines de la peinture et de la sculpture. Afin de garder une image de son amant, la fille de Dibutade trace sur un mur les contours de son profil. Son père, un potier, plaque de l'argile encore frais sur le dessin et en fait un visage. Ici, Karen Knorr se photographie dans sa propre mise en scène, détourant au crayon le profil d'un modèle féminin. Outre la remise en question de la hiérarchie des arts au sein de l'académie, "La Fille de Dibutade" introduit le médium photographique dans cette tradition comme instrument de distanciation critique. Version féministe du mythe, l'oeuvre interroge le rôle que tiennent les femmes au sein des musées et de l'académie : exclues de cette dernière jusqu'au XIXème siècle, elles sont seulement autorisées depuis le XXème siècle à travailler d'après modèle vivant. Jamais transmis, on ignore encore le nom de la fille de Dibutade.

Repères biographiques
Karen Knorr est née à Francfort en Allemagne. Actuellement, elle vit et travaille à Londres.
Karen Knorr a acquis une renommée internationale. Ses photographies ont été achetées par des collections prestigieuses : The Arts Council of Great Britain, la Fondation NSMVie, la Caisse des Dépôts et Consignations, la Fondations Cartier, Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, certains Frac de France, San Francisco Museum of Art, Texaco Corporation. Son travail est régulièrement montré à l'occasion d'expositions de groupe et personnelles à travers le monde. Parmi les expositions personnelles, voici une brève sélection : "Sanctuary" à The Wallace Collection (Londres, 2001), "Karen Knorr : Academies, Gentlemen, Country Life" au Museu Nogeira da Silva (Braga, Portugal, 1999), "Karen Knorr : Academies, Gentlemen, Country Life, Connoiseurs and Capital"au Moderna Museet (Stockholm, Suède, 1993), "Composture" au Musée d'Art Moderne de le Ville de Paris (1987).
www.karenknorr.com