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Moi en Bruce Willis
E che Homo

OLIVIER BLANCKART, nominé pour le PRIX MARCEL DUCHAMP 2005

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Pendant près d'une décennie, Olivier Blanckart a confectionné des objets, réalisé des performances, que les experts du monde de l'art (inspecteurs à la création, conservateurs de musée, galeristes) considèraient au mieux avec suspicion, au pire avec effarement. Ce n'était là qu'un juste retour des choses. Ses "actions" jouaient de tous les registres de la confusion. Blanckart a fait des apparitions en SDF, à l'entrée de vernissages d'expositions. On l'a vu brûler l'effigie d'un bonze bouddhiste en place publique, faire un numéro de clown dans un festival d'art contemporain. Les objets qu'il façonnait l'ont été dans des matériaux (scotch, carton d'emballage...) qui visaient ostensiblement à les rendre vulgaires. La constance de la dilection de Blanckart pour les formes les plus variées d'anti-art suffiraient à faire de lui le dernier des dadaïstes. Certes, pas de n'importe quel dadaïsme ! Pas en tout cas celui que l'effort régulateur de l'histoire a su rendre "esthétique". Pas ce dadaïsme "bien dégagé derrière les oreilles" que la transformation de l'art du XXè siècle en jardin à la française n'a pas épargné. Le formalisme, ce jardinier aux ciseaux méthodiques, a dégagé ses larges perspectives dans le taillis de l'art moderne. Il a placé les collages de Hans Arp et de Kurt Schwitters, les peintures de Gerhard Richter, les masques de Marcel Janco entre Cubisme et Constructivisme, au long de ses allées au bout desquelles se devine le monument aux formes pures de l'abstraction. L'"effort moderne" a retourné le nihilisme de Dada en une énergie efficiente.

L'art de Blanckart se nourrit, lui, en partie de la fiction romantique d'un dadaïsme intransigeant, irréductible à toute idée d'efficacité. Parfois, aussi, il lui arrive de céder aux exigences du temps. Blanckart rêve alors de mettre son art au service de nobles causes. Les mannes de Richard Huelsenbeck, aussitôt, le mettent en garde contre les mignardises du politiquement correct.

Didier Ottinger, Le dernier des dadaïstes, extrait, in La tête d'obsidienne, fort napoléon, catalogue d'exposition
 

Légendes :

1 - Olivier Blanckart, Moi en Guy Debord, 1999, autoportrait polaroïd

2 - Olivier Blanckart, Familyx, 2001, (d'après Walker Evans)

3 - Olivier Blanckart, Moi en Jean-Paul Sartre, 2000, autoportrait (d'après Henri Cartier-Bresson)

4 - Olivier Blanckart, Moi en Bruce Willis, 1998, (autoportrait dirigé, cliché Yuko Adashi)

5 - Olivier Blanckart, E che Homo, 1999, (d'après Fredy Alborta), Collection Fond National d'Art Contemporain, Paris. Dépôt au MAMCO, Genève
 

Repères biographiques :

Né en 1959 à Bruxelles.
Vit et travaille à Paris.

 
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