Sam Taylor - Wood

Pour sa première exposition personnelle en France, l'artiste anglaise Sam Taylor-Wood a choisi le Centre national de la photographie à Paris, où elle présente à la fois ses premiers films tels que Killing Time (1994), et ses travaux photographiques récents. Elle appartient à la jeune génération d'artistes britanniques, déjà connus sur la scène internationale, dont le travail filmique et photographique se construit à partir de l'expérience personnelle. Son oeuvre, composée de fragments énigmatiques et inquiétants, se développe autour de notre difficulté à communiquer nos émotions. Pour que son oeuvre soit plus efficace, elle choisit de placer le spectateur dans une situation plutôt inconfortable, en le confrontant à des êtres seuls, isolés, placés dans des environnements ennuyeux, où règnent l'incommunicabilité et la frustration. Interview de Régis Durand, directeur du CNP, et visite de l'exposition avec cette jeune artiste, dont la démarche est proche de la performance.

Documentation:

Sam Taylor-Wood, photographies et films:

Pour sa première exposition personnelle en France, l'artiste a choisi de présenter ses premiers films comme 16 mm (1993) ou Killing Time (1994) mais aussi Noli Me Tangere (1998), des séries de grands formats photographiques, Five Revolutionary Seconds (1995-1998) et Soliloquy (1998-2000), ainsi que des oeuvres récentes n'ayant jamais été présentées comme untiltled (1999), Self Portrait as a Tree (2000), Dolorosa IX (200) ou Bound Ram (2001). L'oeuvre intitulée Naked Flame I a été produite pour cette exposition.
Le travail de Sam Taylor-Wood se développe autour de notre difficulté à communiquer nos émotions. Pour une plus grande efficacité, elle s'efforce de placer le spectateur dans une situation inconfortable : il est confronté à des êtres seuls, isolés du monde, soumis à une variété d'états psychiques et émotionnels. Les personnages évoluent dans un environnement ennuyeux où règnent l'indifférence, l'incommunicabilité, l'isolement, la frustration et l'incompréhension.
Ces acteurs, que l'artiste met en scène ne s'intègrent pas à une construction narrative, ils jouent uniquement pour la caméra. Cette démarche est proche de celle de la performance, un travail artistique présenté sous forme d'action expérimentée pour la première fois dans les années 1960 par le mouvement Fluxus qui visait à l'élargissement du concept d'art.
Les références stylistiques de Sam Taylor-Wood proviennent d'époques et d'univers extrêmement différents allant du retable de la Renaissance italienne aux films de Warhol en passant par la peinture romantique. L'artiste puise ses ressources aussi bien dans la peinture du Caravage que dans le cinéma de Godard, Fellini ou Scorcese. Le contenu émotionnel de ses oeuvres fait écho aux films de Cassavetes. De Warhol, on peut reconnaître la manière de filmer les événements en temps réel et le refus de construire un récit.

Texte de présentation de l'exposition du CNP.


Voir les images

Voir la vidéo
Version bas-débit
Version câble-adsl
(nécessite RealPlayer)

contact