|
Cette année la FIAC a choisi de créer un parcours dans Paris permettant de visiter les nombreuses expositions d'art contemporain visibles dans la capitale à cette époque de l'année. L'exposition « Des Territoires » à l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (du 9 octobbre au 30 décembre 2001) réunit des jeunes artistes, parfois encore étudiants à l'Ensba, et des artistes reconnus. « Des Territoires » rend compte des activités du séminaire animé depuis 1994 par Jean-François Chevrier, professeur d'histoire de l'art à l'Ensba, qui tente de formuler l'exigence d'un art public en prise sur l'actualité.
Le territoire désigne une situation géographique, sociale et psychique, poétique et politique. Le témoignage fait entendre la voix et l'histoire des personnages qui qualifient le territoire et lui donnent une coloration subjective. Cette exposition est soutenue par la Fondation NsmVie qui a cette occasion a choisi la Chapelle de l'Ensba pour la remise du Prix Gilles Dusein . Ce prix est un hommage rendu à la mémoire du galeriste Gilles Dusein. Créé en 1998 par la Fondation NSM Vie (émanation de la compagnie d'assurance vie d'ABN AMRO France) avec la Maison Européenne de la Photographie, sa vocation est de récompenser un jeune artiste pour la qualité de son oeuvre. Pour sa seconde édition ce prix avait été décerné l'an dernier à Anri Sala pour son oeuvre vidéo intitulée « Nocturnes », qui vient de se voir attribué la mention spéciale du Prix Vidéo Cube - La Cinquième à la FIAC 2001.
Cette quatrième édition du Prix Gilles Dusein a récompensé la jeune artiste Alice Anderson pour ses vidéos « Ma Mère » et « Belle rive ».
Ce prix destiné à soutenir la jeune création, s'inscrit au sein d'une ambitieuse politique de mécénat que la Fondation NsmVie développe avec la MEP, le CNP, le Musée de Strasbourg, et de nombreux autres partenaires.
Alice Anderson
La vidéo « Ma Mère » (1999-2001) est issue d'une performance dans laquelle Alice Anderson voulait faire l'expérience de prendre la place de quelqu'un d'autre. Pour réaliser cette expérience, il lui fallait quelqu'un de proche, un COMPLICE, quelqu'un qui accepte de lui CEDER sa place pendant une semaine. Sa propre mère a été la seule à accepter l'expérience. Elle l'a donc littéralement remplacée, l'espace d'une semaine. Au terme de cette expérience, elle a trouvé que l'entreprise était sans issue et qu'il fallait recréer une forme davantage fictionnelle.
« Ma Mère » est une sorte de téléfilm en 20 épisodes, tourné en vidéo, ou comment une mère, cette mère, mais interprétée par elle-même se retrouve exposée aux problèmes les plus absurdes inhérents à toute relation mère-fille. Les personnages évoluent toujours dans un cadre banalisé. Ils utilisent le support d'un langage parlé par la syntaxe déstructurée. Ils s'expriment la plupart du temps en répondant à des situations d'urgence et n'hésitent pas à franchir les limites de l'absurde et du grotesque. Elle parle pour cette série des balbutiements d'une réflexion sur l'absurde des relations humaines.
|
|
|