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Michael von Graffenried, photographe.
Pendant 9 ans, Michael von Graffenried a photographié le quotidien de la société algérienne, en noir et blanc panoramique. C'est à l'aspect documentaire qu'il a donné la priorité, piégeant les gens qu'il photographiait, dans la rue, les cafés, les cimetières et même les casernes. Dans tous les lieux auxquels il avait accès, il photographiait ceux qu'il côtoyait, durant les nombreux voyages qu'il effectua dans ce pays pendant ces années de crise et de troubles.
Toujours dans le même format, il nous présente maintenant son nouveau travail.
Documentation:
Une petite page dans l'histoire de l'Algérie.
« Même avec toute cette violence, il y a plus de morale et de cohésion dans la société que chez nous. Il faut le vivre.» Voilà ce que je disais en juillet 1998, en conclusion du texte qui accompagnait les photographies du livre paru la même année, destiné à un public étranger à l'Algérie, auquel je voulais montrer ma vision de ce que vivaient les Algériens.
J'avais fait ce livre pour aller au-delà d'une certaine image, qui me semblait réductrice. Par cette phrase, reproduite avec le reste du texte dans ce catalogue, je voulais exprimer les sentiments très forts que j'éprouvais pour ce pays, et qui me poussaient à m'y rendre dès que cela m'était possible.
Durant ces huit dernières années, j'ai sans cesse pris des photos, souvent à l'insu des gens : ce « vol » me paraissait indispensable au témoignage que je voulais apporter. Je suis très heureux que vous puissiez aujourd'hui les découvrir, ce qui est pour moi une façon de vous les rendre.
Me permettre de venir montrer en Algérie même ces photographies, qui sont ma vision d'une page récente dans l'histoire de ce pays est, tout d'abord, extrêmement courageux de votre part : accepter d'attacher son regard aux moments sombres si proches, en face. Je me suis posé la question en comparant ce courage avec l'attitude de la France, qui a pendant longtemps refusé de regarder en face les événements de 1962. Une amie algérienne avait réagi ainsi aux photographies : « Nous avons besoin de ce genre de travail, car il nous renvoie une image de nous que nous ne regardons pas assez ou que nous refusons de regarder.»
Que cette exposition soit aujourd'hui possible est pour moi la preuve éclatante d'un renouveau, un signe d'espoir et la volonté d'aller de l'avant.
Michael von Graffenried, Janvier 2000.
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