FRANCK CONSTANS ET JULIE NOUVEL, rencontre avec les architectes à la Casa de Velázquez

Vidéo : cable-adsl | modem bas-débit

[Voir aussi notre hors-série sur la Casa de Velázquez]

Pendant une année d'études passée au Vénézuela à observer les constructions en terre des bidonvilles, Julie Nouvel et Franck Constans, jeunes architectes, sont tombés amoureux de ce matériau. Très facile à utiliser et complètement gratuite, la terre a été délaissée par les constructeurs occidentaux, par manque de débouchés économiques. Il n'en reste pas moins que c'est un matériau utilisé dans de très nombreuses régions du monde.

Leurs recherches les ont conduits récemment en Castilla y Leon, en Espagne. Par leur travail - dans un premier temps une exposition à la Casa de Velázquez, du 27 juin à la fin juillet, des clichés et maquettes qu'ils ont réalisés, dans un second temps l'écriture d'un livre -, Julie Nouvel et Franck Constans espèrent remettre en valeur tout un pan de la culture espagnole qui, selon eux, est en train de disparaître.

Texte de présentation par Franck Constans et Julie Nouvel :

"L'architecture de terre crue relève d'une tradition millénaire. Depuis l'invention des villes, il y a 10 000 ans, les hommes ont utilisé la terre crue, pour édifier des cités entières. Avec l'usage de ce matériau, apparemment si humble et disponible sur la majorité de la surface terrestre, ils ont érigé des exemples remarquables d'architectures domestiques ou monumentales aux quatre coins du monde.

Dans la région de Castille et Leon, se rencontrent toutes sortes d'architectures en terre crue, aussi bien militaire ('Atalayas' - tours de défense circulaires en pisé), que civile et domestique (logement, 'logares', 'chozos - casetos', fours, 'palomares' - pigeonniers...) mais aussi religieuse, présentant l'avantage d'offrir un panel des différentes techniques de mise en oeuvre de la terre crue, telles que le pisé, l'adobe et le torchis, déclinées dans une même zone géographique.

Nombre des villages, accueillant ces édifices, témoins de ces savoir-faire spécifiques sont aujourd'hui abandonnés, victimes depuis une quarantaine d'années d'une désertification rurale et d'un déclin progressif de l'usage du matériau terre face à l'ascension commerciale des matériaux industrialisés.

Parcours dans un patrimoine en péril, délaissé, abandonné, en ruines...
Et qui à travers ses ruines, illustre un passé riche d'histoire et de cultures constructives aux diverses influences qu'a connu la péninsule ibérique à travers le temps.

Matière première, la terre est matériau universel qui amène au produit constructif; elle est aussi création...
L'art s'est emparé de sa matière... qualité esthétique, plastique du matériau, exemples exemplaires d'architecture populaire érigée sans architectes."
 

Légendes :

1 - Julie Nouvel et Franck Constans

2 - Vues de l'atelier : fabrication des adobes en argile, échelle 1/10è

3 - Village en terre, en Castilla y Leon

4 - Maison en terre, en Castilla y Leon

5 - Pigeonnier en terre, en Castilla y Leon

page d'accueil - Pigeonnier en terre, en Castilla y Leon, détail

Eléments biographiques :

Julie Nouvel et Franck Constans sont nés en 1971 à Paris.

Tous deux architectes, ils ont découvert la terre crue comme matériau constructif, il y a dix ans au Venezuela, où ils résident alors, avec un projet de développement d'une petite communauté par l'auto-construction, à l'est du pays vers le delta de l'Orénoque.
Cette expérience en contexte réel s'est poursuivie par d'autres projets de développement avec l'usage de la terre lors de missions humanitaires en Afrique.
En 1999, ils complètent leur savoir-faire, acquis sur le terrain, au Centre de Recherche d'Architecture en terre de Grenoble par l'étude complète de ce matériau, ses différentes possibilités, sa mise en oeuvre, son histoire et sa préservation.
Depuis septembre 2003, dans le cadre d'une résidence à la Casa de Velázquez, ils s'intéressent à ces architectures de terre en Espagne, et plus particulièrement dans la région de Castilla y Leon, où ils découvrent un patrimoine très riche, mais laissé à l'abandon.

Documentation :

www.craterre.archi.fr