Jimmie Durham, tournage réalisé à Galerie Michel Rein à Paris, entretien avec l'artiste (2004).

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Prolongeant le geste de l'artiste, une pierre traverse l'espace et atteint le coeur d'un sceau de peinture. Soudain la couleur jaillit hors du seau et éclabousse les plaques de bois qui l'entourent. Dans cette action de Jimmie Durham, "une pierre presque volante", destruction et création suivent le même mouvement. L'impact du projectile est aussi celui du regard. A présent, l'un et l'autre ont disparu de la salle d'exposition et le spectateur, devant ces fragments laissés par l'artiste, est invité à imaginer l'action passée : acte d'inspiration chamanique ou bien action-painting ?
D'origine Cherokee, Jimmie Durham instaure un langage plastique personnel et mêle les indices d'une culture occidentale à la culture amérindienne. Ainsi, dans un jeu de syntaxe, les objets et les formes se chargent d'une nouvelle magie. Déstabilisant notre habituelle lecture des choses, son travail se place en retrait et se construit au fil d'une mise à distance critique de notre société et de son histoire.

Légendes :
1 à 6 - Jimmie Durham, Une pierre presque volante
Vue de l'exposition à Galerie Michel Rein.

Repères biographiques :
Né en 1940 (Arkansas, Etats-Unis), Jimmie Durham vit et travaille à Berlin.
Dans les années 60, Jimmie Durham est actif au sein du U.S. Civil Rights Movement ; il écrit des pièces de théâtre et réalise des performances. Puis il milite en faveur de l'American Indian Movement (1973-1980). Son travail est régulièrement présenté lors d'expositions personnelles et collectives : Biennale de Venise ; Museum van Hedendaagse Kunst, Gent ; Palais des Beaux Arts, Bruxelles ; ICA, Londres ; Documenta de Kassel ; Hamburg Kunstverein ; FRAC, Reims ; Wittgenstein Haus, Vienne ; Whitney Biennial ; Kunstverein, Münich.

Jimmie Durham, Une pierre presque volante
Galerie Michel Rein
du 18 mars au 24 avril 2004
42 rue de Turenne - 75003 Paris
01 42 72 68 13