LIAM GILLICK, visite de l'exposition avec Nicolas Bourriaud, co-directeur du Palais de Tokyo
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Présentation par Liam Gillick de son exposition "Texte court sur la possibilité de créer une économie de l'équivalence"
"Cette exposition renvoie au livre "Construcción de Uno", rédigé parallèlement à la mise en place de la structure exposée. Le point de départ fut un concours remontant au milieu des années 1990 : il s'agissait de proposer une rénovation de la place centrale de Kalmar, en Suède, avec la collaboration de l'architecte danois Jeppe Aagard Andersen (qui a travaillé à l'aménagement de La Défense). Le projet n'a pas été retenu, mais c'est ainsi que j'ai entamé avec la ville une relation qui se poursuit ici.
La structure exposée et le livre témoignent d'une réflexion sur le comportement à adopter après la fermeture d'une usine, quand les conditions de travail laissent la place à une situation de post-production. Dans ce projet, les anciens "producteurs" ont choisi de revenir sur leur lieu de travail et de reprendre la construction d'idées plutôt que celle d'objets automobiles. L'une de leurs premières tâches consiste à remodeler le bâtiment lui-même en perçant de nouvelles fenêtres dans la façade. Une autre est de construire un paysage de montagne que l'on observera de ces fenêtres et sur le long chemin qui sépare le bar de leur maison.
Le livre reprend l'histoire de ces anciens ouvriers qui ont trouvé une forme de satisfaction après avoir épuisé leur rôle productif sur leur ancien site de travail. Ils passent leurs journées à tester de nouveaux modèles de production en vue d'instaurer une économie de l'équivalence, en vertu de laquelle une unité d'entrée équivaut à une unité de sortie ; tout ce qui est investi (physiquement ou intellectuellement) est payé en retour, sans perte ni altération. Leurs modèles économiques et sociaux semblent progresser et gagner en élégance à mesure que le livre avance - mais on comprend bientôt que c'est au détriment de leur énergie. L'énergie investie dans la mise au point de ces modèles compense l'absence qui caractérise leur noyau théorique. En même temps, leur désir de réorganisation fondamentale des choses exercera une influence durable sur les autres, alors qu'eux-mêmes finiront par se disperser et par se dissoudre dans leur ancien lieu de travail devenu méconnaissable.
Les structures construites pour le Palais de Tokyo seront transportées fin 2005 à Madrid, où elles serviront de base pour un projet de bar et une exposition à La Casa Encendida."
Liam Gillick
Novembre 2004
Légendes
1 - Vue générale de l'exposition
2 - Vue construite par l'usine après l'arrêt de la production d'automobiles, 2005, détail
3-4 - Diagramme de l'usine après perçage par les anciens ouvriers de nouvelles fenêtres dans les murs, 2005
5 - Vue générale de l'exposition
6 - Espoirs et rêves des ouvriers rentrant péniblement chez eux après un passage par le bar, 2005, détail
page d'accueil - Espoirs et rêves des ouvriers rentrant péniblement chez eux après un passage par le bar, 2005, détail
Eléments biographiques :
Liam Gillick est né en 1964 à Aylesbury, en Angleterre. Il a étudié de 1983 à 1984 au Hertfordshire College of Art et de 1984 à 1987 au Goldsmiths College, University of London, B.A. (Hons.). En 1998, il a reçu le Prix Paul Cassirer Kuntspreis, décerné à Berlin, et en 2002, son travail a été félicité par le Turner Prize Nomination de Londres. Depuis 1998, il a participé à de nombreuses expositions personnelles et collectives en Europe et en Amérique. Aujourd'hui, il vit et travaille à Londres et à New York.
"Texte court sur la possibilité de créer une économie de l'équivalence"
du 26 janvier au 27 mars 2005
Palais de Tokyo - Site de création contemporaine
13 avenue du Président Wilson
75116 Paris
tel: 01 47 23 54 01 / 01 47 23 38 86
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