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Tony Oursler
EyesUntitled (25 heads)
System for Dramatic Feedback
Switch
Window Project

TONY OURSLER, visite de l'exposition "Dispositifs" avec l'artiste

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Le Jeu de paume présente au site Concorde différents "dispositifs", c'est le titre même de l'exposition, que Tony Oursler a réalisés de 1992 à aujourd'hui, de The Watching, présenté à la Documenta IX de Kassel, à Climax, créé pour le Jeu de paume.

Le spectateur est plongé dans un monde qui ne connaît pas de frontières plastiques, travaux d'architectures, projections vidéo, installations, photographies... Les différentes oeuvres, douze au total, se rencontrent tout au long de l'exposition, The Watching s'installant dans la longueur du bâtiment, les autres dispositifs occupant un espace qui leur est propre ou s'entremêlant comme Eyes ou Switch, y compris hors des salles d'exposition, jusque dans la cafétéria et la librairie.

La première salle présente le dispositif Eyes. Des yeux sont projetés sur d'immenses sphères; globes occulaires géants, que notre présence laisse indifférents, absorbés qu'ils sont dans la contemplation de films qui se reflètent sur leur pupille. Des sphères... mais des cubes également, installés à même le sol, sur lesquels on voit défiler les rues new-yorkaises. Plus loin, System for Dramatic Feedback nous place face à des spectateurs de salles obscures, eux-mêmes projetés sur un écran géant dans un face à face d'aveugles avec une pyramide de vêtements où l'on découvre des personnages également vidéo-projetés. Tout est prétexte à devenir écran et la relation entre regardant et regardé ne cesse d'évoluer.

Difficile donc de rester indifférent au monde de Tony Oursler, tant la mise en scène, et il s'agit bien de cela car c'est du rapport réalité/fiction dont il est question, est saisissante . D'ailleurs le spectateur fait partie intégrante des dispositifs. Passant entre les projections il devient un instant écran, modifiant l'oeuvre par sa présence. Face aux têtes animées, comme celle de Climax, le spectateur devient un témoin impuissant qui ne peut se faire entendre et leur répondre. Le monde que donne à voir Tony Oursler est une "société du spectacle", dans laquelle il est difficile de trouver sa place, où la communication est omniprésente sans que l'on puisse s'entendre. Un miroir déformant tel le cinéma? Un miroir tout simplement.

Légendes :

1 - Tony Oursler, travaillant sur la maquette du Forum de Barcelone

2 - Eyes, projections vidéo sur fibre de verre, vue de l'installation à la Metro Pictures Gallery, New York, 1996 © Tony Oursler. Courtesy Tony Oursler et Metro Pictures, New York

3 - Untitled (25 heads), projection vidéo, 1999, détail © Tony Oursler. Courtesy Tony Oursler et Metro Pictures, New York

4 - System for Dramatic Feedback, 1994 © Tony Oursler. Courtesy Tony Oursler et Metro Pictures, New York

5 - Switch, installation avec éléments divers et projections vidéo, son, 1996, détails © Tony Oursler. Centre Georges Pompidou, Paris, Musée national d'art moderne / Centre de création industrielle

6 - Window Project, projection vidéo sur la façade du Jeu de paume, 2005 © Tony Oursler. Courtesy Tony Oursler et Metro Pictures, New York

page d'accueil - Eyes, projections vidéo sur fibre de verre, 1996, détail © Tony Oursler. Courtesy Tony Oursler et Metro Pictures, New York

Eléments biographiques :

Né en 1957 à New York, où il vit et travaille aujourd'hui, Tony Oursler suit entre 1976 et 1979 les cours du California Institute of the Arts, où il a pour professeurs Michael Ascher, John Baldessari, Kaare Rafoss. Issu d'un milieu littéraire, Tony Oursler s'intéresse très tôt aux arts visuels, à la musique, à la littérature. C'est à Cal Arts qu'il réalise ses premières bandes vidéos, et qu'il rencontre Mike Kelley avec lequel il fonde en 1977 un groupe de punk-rock expérimental, The Poetics, dissous en 1983. A partir de 1977, Oursler intègre ses vidéos dans des "installations" figuratives et narratives, constituées de décors et de personnages à caractère burlesque et tragique à la fois. Celles-ci caractérisent aujourd'hui sa production et sa démarche. Depuis le début des années 80, il a participé à de nombreuses expositions collectives et personnelles à travers le monde.

A voir également sur Creativtv :
Correspondances Tony Oursler / Gustave Courbet, Musée d'Orsay, Paris 2004

Documentation (en anglais) :
www.tonyoursler.com

Dispositifs

du 15 mars au 22 mai 2005

Jeu de paume, site Concorde

1 place de la Concorde

75008 Paris

01 47 03 12 50

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