André Juillard
Les amateurs de bande dessinée connaissent le dessin raffiné de André
Juillard, auteur de la célèbre série Les 7 vies de l'épervier, également
dessinateur de la dernière aventure de Blake et Mortimer .
Cette exposition permet d'admirer notamment de très beaux dessins
d'architecture et quelques aquarelles au charme agréablement 19ème
siècle.

les états d'art de la bande dessinée - jusqu'au 28 février à la
Fondation Coprim - 46 rue de Sévigné - 75003 Paris


Texte de André Juillard:

« Au fait vous arrivez à en vivre ? »
« Pas trop mal », dis- je, un peu honteux de gagner ainsi ma vie.
« Et la PEINTURE ? »
Ah ! la PEINTURE ! Ca, c'est du sérieux. Mais après Malévitch, à quoi bon ?
Et puis, raconter des histoires c'est épatant !
« Et la littérature, écrire, ECRIRE ? »
Décidément, la BD, c'est bien sympathique mais ce n'est pas très sérieux.

André Juillard
Décembre 2000

Biographie

André Juillard est né à Paris le 9 juin 1948.
Au tout début il y eut Babar, puis Tintin et Spirou, ensuite la Grèce et l'Egypte antique, Holbein, Ingres, Friedrich, Jacques Martin (le dessinateur!), Jacobs, puis Tintin encore (on y revient toujours) et Giraud et Foster en même temps que l'estampe japonaise, l'Art nouveau viennois et l'aquarelle anglaise. Tout ça pour avouer une inspiration particulièrement réaliste et même académique, qu'à la cinquantaine passée il n'est plus temps de regretter.
Dans les années 70, les catholiques éditions de Fleurus accueillirent sans baragouiner un débutant mécréant et malhabile. Merci à elles. Puis les communistes de Pif (Gadget) permirent au dessinateur plus aguerri de créer, sans carte du parti ni engagement militant, les aventures de Masque rouge imaginées par Patrick Cothias, (3 volumes aux éditions Glénat) pour estimer au bout de trois ans environ que tout cela n'était pas dans la ligne du journal.
"Les 7 vies de l'Epervier" furent, elles, au goût des éditions Glénat (7 volumes entre 1983 et 1991) et constituent une sorte de classique de la bande dessinée dite "historique" ça se passe dans le passé, et plus précisément au 17ème siècle).
"Le Cahier bleu" (édition Casterman 1994), une expérience plus personnelle, remportera un grand succès d'estime, quelques prix, et valu probablement à l'auteur d'obtenir le Grand prix d'Angoulême 1996.
"Plume-aux-vents" (2 volumes aux éditions Dargaud 1995 et 1996) est la suite des "7 vies de l'Epervier" et "Après la pluie" celle du Cahier bleu (éditions Casterman 1998).
L'affection que l'auteur porte aux séries est indubitable.
Et Blake et Mortimer dans tout ça?
"La machination Moronov" (scénario Yves Sente, Ed. Blake et Mortimer 2000), représente le pur et enrichissant plaisir de l'exercice de style, du défi improbable, le désir d'offrir à l'enfant avide qui trouvait que le rendement de Jacobs laissait à désirer, un nouvel opus digne de lui.
A suivre, sans aucun doute, comme tout le reste...
L'illustration, c'est plutôt le vieux rêve de pouvoir réaliser un joli bouquin digne de figurer dans la bibliothèque d'un paternel bibliophile.
"Le Tonkinois" (de Rodolphe) et "Tandis que j'agonise" de W. Faulkner (édition Futuropolis-Gallimard) restent à cet égard d'émouvants souvenirs.
Il faudrait parler aussi d'innombrable cartes postales, Ex-libris, étiqettes de vins, etc..., plus ou moins oubliables. On peut en découvrir une somme dans "Pêle-même" (édition de Pythagore 1999). Il existe même une monographie (édition Mosquito 1996), (avec une biblio très complète, mais, espérons-le, loin d'être définitive).

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