M.A.C. Lyon
« Comment va ta vache ? »

Exposition au Musée d'art contemporain de Lyon


La bande dessinée n'est pas seule à s'approprier le langage et à l'utiliser
comme matériau visuel, c'est ce que l'on peut découvrir au Musée d'Art
Contemporain de Lyon dans cette exposition présentant des oeuvres
importantes de Robert Filliou, Ben, George Brecht, Marcel Broodthaers
et Joachim Pfeufer, tournées vers le langage, le dialogue et l'implication
du public.


Documentation:

Les gens se croisent et se demandent mutuellement:

"Comment va ta vache ?" ou "Que fait ton champ ?", "Comment va ton
fils aîné ?", "Que fait ta maison ?" et ainsi de suite. Ils vérifient ainsi l'état
de leur fortune, jusqu'à ce que l'un des interlocuteurs dise: "poïpoï".
A quoi l'autre réplique également "poïpoï". Puis ils se séparent ou alors
reprennent tout depuis le début...". Robert Filliou.

Le Musée d'Art Contemporain de Lyon présente du 6 novembre 2000 au
21 janvier 2001 autour de l'oeuvre maîtresse de Filliou / Pfeufer, le
Poïpoïdrome, un ensemble d'oeuvres, d'éditions, de films et de vidéos de
Robert Filliou, Ben George Brecht et Marcel Broodthaers. Avec comme point
de départ "la recherche sur l'origine" de Filliou, qui se déploie sur 90 mètres,
le cheminement au travers d'oeuvres ludiques, poétiques et humoristiques
permet au visiteur de mieux pénétrer dans ces univers personnels, parfois
très proches dans leur démarche artistique.

Quand en 1965, Robert Filliou s'installe à Villefranche-sur-Mer avec George Brecht et leurs familles respectives, c'est bien dans le but de la transformer tout entière en " ville des arts ". Ils ouvrent " La Cédille qui sourit ", sorte de non-boutique dans laquelle Ben sera le premier à exposer. Leur atelier-magasin est conçu comme "un centre de création permanente":

"Nous faisions des jeux, inventions et désinventions des objets, correspondions avec les humbles et les puissants, buvions et parlions avec nos voisins, fabriquions et vendions par correspondance des poèmes à suspense et des rébus. "

A partir de cette expérience, qui peut paraître de prime abord proche de la farce, s'élabore une véritable recherche sur les significations et les utilisations de l'expérience esthétique. Elle débouche, en 1968, date de la fermeture pour banqueroute de " La Cédille qui sourit ", sur la mise en place d'une véritable communauté artistique, d'un réseau planétaire (Eternal Network ou la fête permanente) auquel on peut librement adhérer et qui n'est pas sans évoquer les expériences récentes sur internet. Ces prises de position dans les domaines de l'art, de la communication, de la réflexion et de la poésie, bénéficient de l'éclairage particulier des oeuvres de Marcel Broodthaers.

Jouant avec la langue et le regard, l'image et le texte, voire l'image du texte, ce dernier tente de nous réapprendre à voir tout en nous déroutant.
Avec des approches différentes et pourtant des attitudes qui se rejoignent, Filliou, Ben, Brecht et Broodthaers mettent à mal les idées reçues quant à l'art ou la politique, les relations sociales ou le rôle de l'artiste, que ce soit par la poésie, le jeu ou la dérision, et surtout, avec une forte dose d'humour. Moqueurs ou précurseurs, ils entrecroisent économie et utopie, art et politique, bricolage et poésie. L'exposition se présente comme un bric-à-brac volontairement organisé où s'entremêlent les recherches des uns et des autres, mais comme l'indiquait Robert Filliou:

"il est toujours possible de démêler le tout et de repartir à neuf après un "Poïpoï".

Voir les images
Voir la vidéo
Version bas-débit
Version câble-adsl

(nécessite RealPlayer)