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"ETERNELLES VANITES", exposition à la Fondation Guerlain : visite avec Philippe Piguet, commissaire de l'exposition et rencontre avec Jacques Monory, artiste
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Le thème de la vanité offre à voir toute une production d'images qui sont autant de méditations sur l'être. C'est pourquoi, par-delà les époques, les styles et les modes, il interpelle de façon récurrente les artistes. S'il en est un dont le travail comporte une part de vanité, c'est Philippe Ramette. En effet, la plupart de ses objets-sculptures se présentent comme la matérialisation d'une idée folle. "Vanité N°1" se compose justement d'un crâne fendu en son sommet à la façon d'une tirelire et d'un marteau incitatif. Le tout soigneusemnt disposé sous un cube transparent excite d'autant plus la convoitise en même temps qu'elle en interdit tout accomplissement.
Joël-Peter Witkin, lui, invente toutes sortes de compositions proprement diaboliques "où le sacré et le profane [...] se mélangent en créant un hybride inédit". Il en est ainsi dans ce "Portrait as a Vanity, New Mexico" où, étrange et ambigüe, les yeux bandés d'un loup, la main sur un crâne, la figure nue et amputée, sexe tendu, reprend une pose clichée du thème de la vanité. Elle suggère un dialogue parfaitement triangulaire entre la vie, la mort et le passage sur terre.
D'un siècle à l'autre, tout en réactualisant un vocabulaire plastique qui en appelle aux figures symboliques du crâne, de la bougie, du miroir, de l'objet, du livre etc..., les images de vanité sont légion qui opèrent comme un rappel permanent à l'humaine et fatale destinée. Ainsi, Jacques Monory place la mort au centre de son oeuvre picturale, tout en reconnaissant que la peinture l'a "vraiment aidé à vivre".
Au regard d'une création contemporaine, les figures traditionnelles des vanités se déclinent volontiers à l'ordre de propositions les plus diverses, mettant en jeu non seulement toute une iconographie conventionnelle mais introduisant de nouvelles modalités dont les protocoles ressortent des mêmes intentions. Ainsi, dans "L'Oisillon de Dieu", Jan Fabre recouvre entièrement d'insectes une tête de mort qui tient entre ses dents un petit oiseau jaune. Une radicale nature-morte en volume, jouant des effets de la carapace moirée des insectes et de la douceur duveteuse de l'animal.
Soucieuse de témoigner de la persistance du genre, l'exposition "Eternelles vanités", à la Fondation Guerlain, rassemble un certain nombre d'oeuvres de divers artistes tels Véronique Aubouy, Patrick Bailly-Maître-Grand, François Bouillon, Claude Closky, Gérard Colin-Thiébaut, Jean Cousin, Jan Fabre, Evelyne Koeppel, Theodorus Matham, Jacques Monory, Roman Opalka, Giuseppe Penone, Philippe Ramette, Jean-Pierre Raynaud, Gerhard Richter, Joël-Peter Witkin.
Légendes :
1 - Roman Opalka, série "Détails" (depuis 1965).
2 - Joel-Peter Witkin, "Portrait as a Vanity, New Mexico", 1994, tirage argentique, 85 x 70 cm.
3 - Jacques Monory, "La Terrasse n°16", 1990, Huile sur toile, 150 x 230 cm.
4 - Jan Fabre, "L'Oisillon de Dieu", 2000, Crâne humain, coléoptères et oiseau, 16 x 18 x 20 cm.
5 - Daniel et Florence Guerlain, Jacques Monory et sa compagne, Philippe Piguet, commissaire de l'exposition.
page d'accueil - Philippe Ramette, "Vanité N°1", 2002, Technique mixte, 140 x 48 x 37 cm.
Fondation d'art contemporain Daniel & Florence Guerlain
Exposition « Eternelles vanités »
Du 10 juin au 5 septembre 2004
5 rue de la Vallée, 78490 Les Mesnuls
01 34 86 23 24
du jeudi au dimanche de 11h à 18h
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