Extrait du Journal des Arts, le quotidien de la FIAC, n° 6, 15 octobre 2001.

Emission Radio libre par Fabrice Bousteau.

Et pourquoi les artistes ne passent pas à la télévision ? Le débat orchestré en direct sur France Culture par Fabrice Bousteau a déjà le mérite de les faire passer à la radio. « Dans les médias, les artistes arrivent difficilement à sortir de deux extrêmes : l'émission spécialisée comme le "Cercle de minuit" et le divertissement simplificateur, à l'image de 'Nulle part ailleurs', remarque l'artiste pamphlétaire Olivier Blanckart. Tout aussi revendicative, Laurence Piquet, présentatrice du journal de France 2 et amateur d'art contemporain, épingle rapidement ce dernier : « ces deux émissions n'existent plus, vous m'avez avoué tout à l'heure que vous n'avez pas la télévision. » Et voilà, c'est aussi simple que cela : la télévision ne s'intéresse pas aux artistes parce que la télévision n'intéresse pas les artistes ! Orlan, rompue à l'exercice médiatique, est là pour prouver le contraire et rappeler que le nombre de ses participations à des émissions étaient accompagnées de la présence du « réactionnaire de service » prompt à anéantir tout souci d'"ouverture" reste pour cette dernière quelques émissions pour relever le niveau (celle de Thierry Ardisson par exemple sur Paris Première). Autre enjeu : spectacle ou pas spectacle ? Chantal Cusin-Berche, directrice du centre d'art de la ferme du Buisson, et Michel Nurisdany, notre confrère du Figaro, sont là pour parler de ces écarts. Laurence Piquet reconnaît toutefois à demi-mot l'ignorance de ses confrères et la pression de l"audimat. « L'art est à diffusion lente », rappellera Nicolas Bourriaud dans le débat suivant titré « Art et politique ».