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Galerie Bernard Jordan, Paris. Cyril Jarton, extrait de "ici, la terre", publié dans le catalogue "Sylvie Fanchon".
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.Dans l'inflation courante des objets et des significations, là où il y a trop de produits à l'étalage, trop de personnes à rencontrer, trop de destinations possibles, trop à faire, à voir et à dire, le langage de la consommation a inventé cette question dégraissante en forme de dépliant touristique, qu'est-ce que vous emporteriez sur une île déserte ? Je ne sais pas ce que j'emmènerais sur une île déserte, mais si je partais sur la Lune ou sur Mars, j'emporterais une peinture de Sylvie Fanchon; une abstraction de la terre. À la différence d'échantillons du sol, une plante, un sac de terreau ou de représentations, paysages, cartes, mappemondes, l'abstraction terrestre dépose sur quelques centimètres carrés de toile la formule de la terre en général. Chaque tableau met en évidence le support où se sont développées la pensée et la technique, activités spécifiques à travers lesquelles un sol parmi d'autres se forme et se définit, s'affirme en tant que « La Terre ». Dans la peinture, cette relation complexe s'exprime simplement par le fait que la pensée - l'esprit de l'artiste - travaille, c'est-à-dire développe une certaine relation technique, le support - ici la terre.
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