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"Eléments favoris"
Le Frac des Pays de la Loire présente une importante exposition de l'artiste Orlan.
L'oeuvre de l'artiste est montrée dans sa cohérence depuis ses fondements dans les années soixante jusqu'à deux sculptures de plis réalisées pour l'exposition et les affiches du "plan du film", son travail actuel.
Au fil de l'histoire, Orlan a remis en question les différentes représentations de la femme dans l'art en les mêlant à son image et à son propre corps. Le "Baiser de l'artiste" est une sculpture qui fixe une performance de l'artiste durant la Fiac de 1977 : en échange d'une pièce de 5 francs glissée dans la fente de son buste photographié, elle accordait un baiser, drapée comme une Madone du Bernin. Cette oeuvre, qui fait scandale, marque le public et fait connaître l'artiste. Dans les années 80, elle pose un regard radical sur l'histoire de l'art : s'appropriant les canons du baroque, elle stigmatise le complexe féminin à produire de l'image. Les opérations chirurgicales, réalisées entre 1990 et 1993, lui fabriquent un nouveau visage inspiré des chefs d'oeuvre des peintres de la Renaissance. Celles-ci sont orchestrées par l'artiste comme des fêtes, car grâce aux progrès de la médecine toute souffrance en est bannie. La science peut modeler un corps idéal et réel à la fois. Dans ses oeuvres récentes "morphing", Orlan crée des cyber-corps, elle se métamorphose grâce à l'outil informatique. Des masques impénétrables nous livrent des formes semblant d'inspiration ethnique, répondant en fait à des critères de beauté de différents peuples et civilisations. Alchimie de nombreuses représentations de la femme dans le monde, cette oeuvre transgresse les frontières de l'identité, des époques et des cultures pour une autre matérialisation de l'idée de la beauté.
"L'Art Charnel est un travail d'autoportrait au sens classique, mais avec des moyens technologiques qui sont ceux de son temps. Il oscille entre défiguration et refiguration. Il s'inscrit dans la chair parce que notre époque commence à en donner la possibilité. Le corps devient un "ready-made modifié" car il n'est plus ce ready-made idéal qu'il suffit de signer."
Orlan
www.orlan.net
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