|
"La più bella sei tu", exposition de photographies de Federico Patellani, au Centre national de la photographie à Paris
"La più bella sei tu"... "La plus belle c'est toi" aurait pu dire la mère de Sofia Loren à sa fille en l'accompagnant au concours de Miss Italie à Salsomaggiore en 1950. C'est aujourd'hui le titre de l'exposition que le Centre National de la Photographie consacre aux photographies de Federico Patellani.
En 1947, Federico Patellani, célèbre photojournaliste, couvre pour le journal Tempo le concours de beauté de Miss Italie. Dans le pays de l'après-guerre, les ambitions s'enflamment pour l'industrie naissante de l'image et du cinéma. Plusieurs années de suite, Patellani prend des images de l'événement, relayé par toute la presse du pays. Avec rigueur il s'attache à fixer ces fresques de visages et à capturer les attitudes des jeunes filles impatientes, pleines d'espoir et d'illusions. Dans une série "face-profil", les corps des candidates défilent dans la même position. Malgré les apparences avant-gardistes de ses photographies, Patellani ne vise qu'à parfaire une démarche documentaire efficace où l'effervescence est encore palpable. Les regards hésitants des futurs actrices se croisent et se défient : cette année-là, Lucia Bové, alors employée dans une pâtisserie, et Gina Lollobrigida, miss Rome, se disputent le premier prix.
Plus tard, c'est sur les plateaux de cinéma que le photographe croise à nouveau leurs sourires. Ami des producteurs et des metteurs en scène, il va à la rencontre des acteurs nous faisant ainsi partager les moments forts ou anodins de la vie des tournages. Sofia Loren et Cary Grant sur le plateau d' "Orgueil et passion", Ingrid Bergman et Roberto Rossellini devant le Stromboli, Giulietta Masina pour "La Strada" : ces portraits livrent d'eux une image spontanée, loin des poses de studio, et réveillent en nous la nostalgie d'une époque où rêve et photographie ont édifié le mythe de la star.
Repères biographiques
Né en 1911 dans une famille milanaise, Federico Patellani a été successivement avocat et peintre, pour enfin s'engager en 1935 comme reporter-photographe au sein de l'armée italienne en Afrique orientale. Dés 1939, il entame une collaboration régulière et durable avec l'hebdomadaire Tempo pour lequel il invente les "photos textes", de longs reportages photographiques légendés par lui-même, contribuant ainsi à la notoriété du journal. Passionné par les mouvements artistiques, il participe à l'essor du cinéma italien, témoignant par ses photographies de la détermination et de la beauté de sa génération.
|
|