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François Schuiten
Lauréat 2002 du grand prix de la Ville d'Angoulème, François Schuiten préside l'édition 2003 du célèbre festival de la bande dessinée, comme le veut la tradition. Aujourd'hui, le plus grand festival d'Europe dans ce domaine, est un lieu de rencontres et de découvertes pour les amateurs et les professionnels. Du 23 au 26 janvier, le Festival International d'Angoulème célèbre ses trente ans et entretient son esprit de curiosité en ouvrant ses espaces de création sur les nouvelles technologies et en invitant des auteurs du monde entier (Japon, Corée, Etats-Unis, Amérique Latine...). C'est avec un reportage sur François Schuiten et une visite de son atelier à Bruxelles que Creativ TV vous propose une incursion dans le monde de la BD.
La "frontière invisible" est le dernier album de François Schuiten, dessinateur, et de Benoît Peeters, scénariste. Il s'ajoute à la série des nombreux ouvrages qu'ont réalisés ensemble les deux auteurs sous le titre "Les Cités Obscures". C'est un véritable voyage pour le lecteur qui découvre un monde parallèle au nôtre : de grandes cités comme Calvani, riche ville ornée de serres et de jardins, Xhystos, Urbicande ou Brüsel, constituent un univers de légende où scientifiques, savants, artistes et politiques ont l'ambition d'élever leurs villes à la hauteur de Babylone, à la hauteur de l'impossible. Mosaïque d'époques qui ont traversé nos siècles, les "Cités obscures" prennent corps dans des planches splendides : jeux d'ombres et de lumière, précision du trait, multiples détails, harmonie des tons utilisés... "La frontière invisible", met en scène un jeune homme, Roland, du Centre de Cartographie de Sodrovno-Voldachie dans lequel il travaille et vit, reclus, avec ses collègues. Il gravit rapidement les échelons et reçoit le Maréchal Radisic, dirigeant suprême du pays. Ce dernier mène une politique utopique qui rêve d'élargir les frontières du pays jusqu'à retrouver la "grande Sodrovnie" et fait appel à Roland pour servir ses ambitions. Mais celui-ci ne tarde pas à rencontrer une jeune femme ayant, tatoué sur le corps, une mystérieuse carte. Une réflexion critique sur l'utilisation de la science par le pouvoir est proposée, et, si carte et territoire se confondent dans l'album de Schuiten et Peters, ce n'est que pour conquérir notre imaginaire.
Repères biographiques
Né en 1956 à Bruxelles dans une famille d'architectes, François Schuiten a 16 ans lorsqu'il publie ses premières planches (Mutations). A l'atelier de bande dessinée de l'Institut St-Luc où il suit les cours, il rencontre Claude Renard et ils travaillent ensemble sur deux albums : "Aux médianes de Cymbiola" et "Le Rail", (édités aux "Humanoïdes Associés"). Puis, avec son frère Luc, il élabore le cycle des "Terres Creuses" composé en trois volets : "Carapaces", "Zara" et "NogegoN" (aux "Humanoïdes Associés").
Depuis 1981, François Schuiten travaille en collaboration avec son ami Benoît Peeters à la série "Les Cités Obscures" : "Les murailles de Samaris", "La fièvre d'Urbicande", "L'archiviste", "La Tour", "La route d'Armilia", "Le musée A. Desombres", "Brüsel", "L'Echo des Cités", "Mary la penchée", "'Enfant penchée" , "Le Guide des Cités", et "L'ombre d'un homme" (tous parus aux éditions Casterman). Dans ces ouvrages, on rencontre des personnages comme Eugen Robick, "urbatecte" dans la cité d'Urbicande et confronté à un étrange cube qui ne cesse de croître au point d'atteindre des dimensions gigantesques ("Urbicande") ou Isidore Louis, de l'Institut Central des Archives, chargé d'édifier un rapport dantesque sur des cités obscures ("l'Archiviste") ou encore Giovanni Battista, gardien oublié d'une tour aux dimensions inconnues ("La Tour").
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