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"Je veux être un média"
Au milieu des années 80, Wang Du participe à la Nouvelle Vague qui marque l'avant-garde chinoise. Avec humour, son travail court-circuite l'hégémonie des mass-média. En élevant une image extraite du flux médiatique à la hauteur d'une sculpture monumentale, il bouleverse les valeurs sociales les plus communément acceptées. En effet, Wang Du sélectionne des photos dans la presse : conflits géopolitiques, images spectaculaires, messages publicitaires ou scènes de la vie quotidienne des stars et des personnalités, fournissent la matière nécessaire à l'artiste qui insuffle du volume aux modèles. Réalisés dans de l'argile, ces "arrêts sur image" détournent notre regard de l'habituelle rhétorique des médias et acquièrent une réalité autonome hors de l'événement qui les a fait apparaître. Singulièrement familières mais différentes pourtant des images d'origine issues de la presse, les sculptures engendrent de nouvelles situations. Le spectateur se retrouve propulsé au sein d'images qu'il a peut-être déjà oubliées, et rencontre l'événement dans toute sa matérialité. Et leurs formes tronquées, souvenir du cadrage de la photographie, s'enchaînent et se font écho suivant l'ordre arbitraire de l'artiste. Ces effigies de l'actualité sont devenues les instruments d'un tout autre média, celui qui se joue justement des médias, Wang Du.
Repères biographiques
Né en 1956 en Chine, Wang Du vit et travaille à Paris depuis 1990.
Ayant participé activement au courant avant-gardiste et critique de l'art contemporain chinois, Wang Du a participé à de nombreuses expositions collectives en Chine (Wuhan Museum, Wuhan, 1976 ; National Museum of Fine Arts, Beijing, 1989). Wang Du est un artiste reconnu internationalement. Il a exposé aux Etats-Unis (Museum of Modern Art and Asia Society Galleries, New York, 1998) et, entre autres, à la Biennale de Venise (1999). Son travail est montré en Europe depuis 1991. Parmi quelques de ces lieux : la galerie Anne de Villepoix à Paris (1994), la galerie Albert Baronian à Bruxelles (1999), Le consortium à Dijon lui ont consacré d'importantes expositions personnelles. Son travail a également été montré pour l'ouverture du Palais de Tokyo (2001), au Musée d'art moderne ("Paris pour Escale"2000) et au CNP ("Bruits de fond", 2000).
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