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Alain Declercq, "FIN"
"TOTAL FIN" : une enseigne en tôle ondulée au nom de "Total Fina Elf" a été coupée en son milieu laissant ce jeu de mot subversif introduire l'exposition d'Alain Declercq à l'espace VKS à Toulouse. Dans le sillage du drame qu'ont vécu les habitants de cette ville - l'explosion du site industriel Azf - et en réponse à un nouveau chantier, celui d'un site aérospatial, "Aéroconstellation", l'artiste a orchestré un accident, relayé par un système de vidéo-surveillance : le soir du vernissage, dans la principale salle d'exposition, la maquette d'un hangar, apparaissant de prime abord comme un projet architectural, est détruite par la chute d'une lampe de néons. Le public a été invité à suivre "l'événement" filmé et retransmis en direct dans le sous-sol de la galerie. De ces ruines "modélisées" se dégage une ambiguïté : celle de ne savoir si ce site miniature est encore en construction ou a été la proie d'une démolition.
Regard sarcastique sur le monde, l'oeuvre d'Alain Declercq s'ingénie à déranger l'ordre établi, à introduire dans le monde de l'art des parodies grinçantes des systèmes en place. "Surveiller ceux qui surveillent" se propose-t-il de réaliser lorsqu'en 1998, lors du plan "VigiPirate", il s'introduit frauduleusement au sein des forces de police. Dans l'action "Welcome home Boss", l'artiste, de nuit, éclaire sans autorisation les maisons de hauts dirigeants québécois aux moyens de puissants projecteurs, les photographie et réalise des affiches qu'il colle ensuite sur les murs de Montréal. Depuis le début des années 90, Alain Declercq, privilégiant l'action, s'infiltre dans le réel, imagine des stratégies qui court-circuitent les représentations du pouvoir, renversant ainsi les situations, provoquant de légers dysfonctionnements dans l'organisation de notre système.
Après le 11 septembre, au Palais de Tokyo, l'artiste avait présenté un engin hybride, entre le missile et l'avion, machine de guerre et charter à la fois. Récemment acquise par le Frac Midi Pyrénées, cette oeuvre est actuellement présentée au musée des Abattoirs à Toulouse. Mais peut-être cet étrange "Boeing-missile" siglé American Airlines est-il le fruit d'un fantasme collectif, nourri par la multitude des images et campagnes médiatiques qui ont envahi nos écrans après le "11 septembre". Car Alain Declercq, qui a participé à l'exposition, "Hard Core, vers un nouvel activisme", intervient par rapport au pouvoir des images médiatiques, circulant presque instantanément autour du monde, qui ne sont pas uniquement le reflet de celui-ci mais surtout le théâtre des enjeux de représentation.
Repères biographiques
Né en 1969 à Moulins, Alain Declercq vit et travaille à Paris.
Son travail a été montré récemment lors de nombreuses expositions personnelles : "21 Septembre / 16 Novembre - Jolly Roger" à La Passerelle (Brest, 2002), "Welcome home boss", à la galerie Loevenbruck (Paris, 2002), "Make Up" au Centre d'art de Brétigny sur Orge (Brétigny sur Orge, 2002), "Panoptique", transpalette/emmetrop (Bourges, 2001), "Light show", Stephan Ackermann art agency, (Luxembourg, 2001), "Basic race", Galerie Manet (Gennevilliers, 2001), "Guerre et paix" avec Joel Bartoloméo, Beaux arts de Rouen (Rouen, 2001). Il est représenté à Paris par la galerie Loevenbruck.
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