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"Survivre à l'Apartheid, de DRUM magazine à aujourd'hui"
Photographie de reportage et photographie plasticienne rendent compte de la mémoire des noirs d'Afrique du Sud. Comment "survivre à l'Apartheid" et surtout comment revendiquer une identité propre dans un pays sortant de la ségrégation raciale ?
L'exposition débute avec des images tirées de "Drum", premier magazine conçu par des noirs. Edité dans les années 50, "Drum" a lancé le photo-reportage ; la liberté d'expression débute avec des images poignantes des conflits quotidiens et avec les superbes clichés de Jürgen Schadeberg, photographe berlinois.
Au fil de l'exposition, les photographies en noir et blanc éclairent de nombreuses facettes de l'histoire du pays. La ville, marquée par les injustices socio-économiques, sépare les univers : les photographies de Billy Monk nous dévoilent le monde de la fête, celui des blancs, tandis que la violence entre les différents groupes des quartiers pauvres imprègne la série des photographies de Jodi Bieber.
Dans la partie la plus contemporaine de l'exposition, Tracey Rose s'approprie les clichés médiatiques de la femme noire et les pervertit, et Minette Vari se travestit elle-même, maquillant sa peau blanche afin de devenir un être androgyne et métisse. Ces jeux avec les apparences questionnent le spectateur sur ses propres critères de représentation. Quant à Kendell Geers, il a réalisé un papier peint occupant un mur entier de l'exposition où on peut lire, comme dans un journal, des "faits divers" relatifs au racisme qui, ici, ne sont plus anodins.
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