 |
  |
 |
|
Nicola L. nous invite au Mamco de Genève à pénétrer littéralement son oeuvre. Ses grandes capes communautaires rappellent sa série des "Pénétrables" (nommés ainsi par Pierre Restany en 1968) récement exposée à la galerie Patricia Dorfmann à Paris. Ces "Pénétrables" sont des toiles montées sur chassis dans lesquelles nous pouvons entrer par 5 orifices munis de manchons (4 pour les membres, 1 pour la tête). La cape rouge exposée au Mamco a été utilisée par l'artiste pour réaliser de nombreuses performances collectives dès la fin des années 60, dans des galeries, des musées, mais aussi sur la scène de concerts rock ou sur une plage d'Ibiza. Intitulée "Same skin for everybody", c'est un vêtement communautaire qui peut accueillir plusieurs personnes, chacune constituant alors une partie de l'oeuvre. C'est une cape bleue que Nicola L. a choisie pour réaliser sa performance-hommage au cinéma organisée le soir du vernissage de l'exposition au Mamco. Dix personnes sont recouvertes de cette grande cape collective. Elles portent des masques bleus qui semblent moulés sur leurs visages, et se déplacent lentement, évoluant telle une seule et même entité au mouvement solennel rythmé par une bande-son aux échos cinématographiques. Leur parcours les conduit le long de la façade du Mamco avant de s'enfoncer très lentement à reculons dans un des entrepôts de la friche industrielle où se trouve le musée. Chacun des participants brandit alors une pancarte où l'on découvre le nom d'un acteur ou d'un réalisateur mythique cher à l'artiste: Kurosawa, Fritz Lang, Arletty... La cape et ses habitants sont maintenant à l'intérieur de l'entrepôt et avant que les portes ne se referment, un générique vidéo projeté vient conclure cet hommage de Nicola L. au cinéma. L'oeuvre de Nicola L. est montrée ici dans une exposition collective intitulée "Aimer, travailler, exister: propositions communautaires dans l'après-1968", lorsque bon nombre d'artistes se déjouent d'une vision idéologique et dialectique des sociétés humaines et expérimentent des formes communautaires diverses: l'espace collectif de pensée et de travail, la convivialité partagée, le mode participatif. L'exposition rassemble une soixantaine d'oeuvres et de documents. Légendes des photographies de NICOLA L 1-2-3 - Performance au MAMCO, Genève, Juin 2004 4 - Nicola L. et "Same skin for everybody" 5 - "Same skin for everybody" page d'accueil - "The blue cape of cinema" (détail), performance, Mamco, Genève, Juin 2004
Biographie : Française née au Maroc, Nicola L. vit à New-York depuis 1979. Cinéphile en premier lieu, elle fréquente quotidiennement la Cinémathèque de Saint-Germain-des-Près alors qu'elle étudie à l'école des Beaux-Arts de Paris. C'est à la peinture qu'elle s'intéresse mais c'est la peinture qu'elle abandonne en 1964 après le suicide de son ami Alberto Gréco. Elle se rapproche très tôt des Nouveaux Réalistes sans pour autant faire partie du mouvement. Pierre Restany sera d'ailleurs à l'origine du nom de "Pénétrables", utilisé pour la première fois lors du texte de l'exposition à la galerie Veranneman (Bruxelles) en 1968. Son travail a été montré récemment lors d'expositions personnelles, en Europe et aux Etats-Unis: au Musée d'art contemporain de Nice (1997), "The Banquet of the Beheaded", la Mama (New-York, 1999), "The Eye", Wooster Projects (New-York, 2001), "9 Women in the Same Coat", Briggs Roberson Gallery (New-York, 2003), "The Red Coat", Mostra de Venise (2003). A voir également sur CreativTV : Exposition "Les Pénétrables", Galerie Patricia Dorfmann, Paris 2003. NICOLA L Performance "The blue cape of cinema" Installation "Body Cuts" Aimer, travailler, exister: propositions communautaires dans l'après-1968
|
 |
   |